Comment accompagner l’écoanxiété chez les jeunes ? Retour sur la troisième rencontre du Café des Sciences de la Transition Écologique de Nantes Université
Publié par Nantes Université, le 2 décembre 2025
Il est 18h30, le mercredi 26 novembre. Dans la grande salle d’Open Lande sur l’île de Nantes, une trentaine de personnes installées en cercle essayent de définir ce qu’est l’écoanxiété et comme elle se manifeste (ou non) dans leur quotidien. Elles et ils sont chercheur·es de Nantes Université, professionnel·les et bénévoles du département. Elles et ils ont pour point commun de s’intéresser à l’accompagnement et l’éducation de la jeunesse ainsi qu’aux grands enjeux socio-écologiques de notre temps.

Cette troisième édition du Café des Sciences de la Transition Écologique de Nantes Université, co-organisée avec Les Petits Débrouillards Grand Ouest, se penche sur la notion d’écoanxiété et de sa place dans notre société. En donnant la parole à la fois aux trois intervenant·es-chercheur·es et au public dans une grande conversation, cette rencontre se veut conviviale, horizontale et participative. Ensemble, en se basant sur l’expérience de terrain autant que sur les savoirs académiques, le petit groupe prend son temps pour questionner, débattre, partager.
Dans un monde en proie aux polycrises et à l'incertitude, l’écoanxiété est une réaction normale. Mais est-elle un frein ou un levier à l’action ? Quelle posture peuvent prendre des accompagnant·es ou éducateur·ices face à leur propre écoanxiété et face aux émotions et questionnements des jeunes ? Quelles formes peut prendre l’action ? Quelles perspectives peuvent nourrir l’imaginaire et construire du commun ? C’est à l’exploration de ces épineuses questions que le groupe a passé presque deux heures. La parole a pu circuler au sein du groupe pour donner ici des clés de compréhension scientifique, pour partager là une expérience de terrain ou encore pour livrer un ressenti.
Trois intervenant·es du monde académique
Deux chercheur·es de Nantes Université ainsi qu'un personnel de soutien à la recherche se sont mis à disposition du public pour partager leurs expertises complémentaires. Un regard croisé entre psychologie sociale, sciences de l'éducation et méthodes de design.

- Arnaud Sapin (Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire), doctorant en psychologie sociale, spécialiste des écoémotions et de leurs impacts sur l’engagement écologique des jeunes.
- Céline Chauvigné (Centre de Recherche en Éducation de Nantes), professeure des universités en sciences de l’éducation, spécialiste de l’éducation à la citoyenneté et de l’engagement de la jeunesse.
- Gérald Boucault (Mission pour la Transformation Écologique), chargé de projets de développement durable et manager du Lab Citoyen de Nantes Université, dispositif d’expérimentation collective pour la co-construction de solutions durables et solidaires.
Au-delà de l'écoanxiété, comment agir ?
Le premier consensus trouvé, c’est que « deux heures, c’est trop court ». Le groupe a eu l’impression d’effleurer le sujet ! Ce format de rencontre n’est en effet pas pensé comme un cours ou une conférence descendante, mais bien comme un espace de réflexion collective courte qui permet de placer la science dans la société autant que la société au cœur de la science. Face à cette tâche immense qu’est l’action climatique, le Café des Sciences de la Transition Écologique cherche surtout à tisser des liens au sein du territoire, à donner des raisons aux savoirs académiques pour sortir des universités, à créer des opportunités de rencontres et à mettre en culture les sciences de la transition écologique.

Le deuxième consensus émergeant des discussions du groupe, c’est peut-être le constat que les solutions fleurissent à l’échelle locale, s’adaptant aux besoins et dynamiques de chaque territoire. Au-delà de la lassitude, du déni et du défaitisme face à ce trop grand défi, il y a au moins la voie du collectif et des communs qui semble se dessiner. Le passage à l’action permet de reprendre contrôle sur sa propre écoanxiété afin de la transformer en fierté, en confiance et en espoir. Faire ensemble a des vertus pédagogiques et transformatrices qui donnent du pouvoir d’agir aux jeunes autant qu’à leurs accompagnant·es et éducateur·ices.
