Construire l’avenir avec le passé : l’impression 3D en terre crue, une solution décarbonée pour l’habitat de demain
Publié par Elodie Paquet, le 12 mai 2025 140
Dans un contexte d’urgence climatique, la terre crue, matériau ancestral, revient sur le devant de la scène, portée par une technologie de pointe : l’impression 3D. Ce mariage étonnant pourrait bien révolutionner la construction en réduisant considérablement son empreinte carbone. Depuis 2019, des chercheurs de Nantes Université, au sein de l’équipe ROMAS du laboratoire LS2N (Laboratoire des Sciences du Numérique de Nantes), collaborent étroitement avec les équipes d’Arnaud Perrot du laboratoire IRDL à Lorient pour explorer tout le potentiel de cette approche innovante.
Ces travaux ont notamment été impulsés par la chercheuse Élodie Paquet, maîtresse de conférences à l’IUT de Nantes, grâce au financement PULSAR22 obtenu de la région pays de la loire. Ce soutien initial lui a permis de structurer ses recherches sur la fabrication additive de matériaux pâteux et bas carbone. Ce premier élan a conduit à l’obtention d’un projet ANR JCJC (Jeunes Chercheuses Jeunes Chercheurs) intitulé "SmartAMP", prolongeant ainsi et amplifiant les développements autour de l’impression 3D en terre crue.
Le secteur du bâtiment est l’un des plus gros émetteurs de CO₂ au monde, en grande partie à cause de l’usage massif de béton et d’acier. Face à cette problématique, des chercheurs, architectes et ingénieurs explorent des alternatives plus écologiques. Parmi elles, l’impression 3D en terre crue émerge comme une réponse innovante, alliant performances techniques, durabilité environnementale et accessibilité.
La terre crue revient sur le devant de la scène comme une solution de construction locale, recyclable et faiblement émissive en carbone. Contrairement au béton, elle ne nécessite ni ajout d'adjuvant chimique, ni transformation industrielle, réduisant ainsi drastiquement l’énergie grise.
Combinée à l’impression 3D robotisé, cette matière première naturelle devient un vecteur d’innovation : des robots-imprimeurs déposent avec précision des couches de matériau selon des plans numériques, permettant de construire plus vite, avec moins de déchets, et dans des formes optimisées comme cela avait été réalisé pour la maison YHNOVA.
Ce procédé low tech mais intelligent ouvre des perspectives majeures pour la décarbonation du bâtiment, tout en répondant aux enjeux de résilience et de confort climatique. Toutefois, plusieurs défis restent à relever : normes encore inadaptées, sensibilité à l’humidité, et nécessité de maîtriser les formulations de terre.
Face à ces enjeux, former les jeunes générations aux technologies numériques de fabrication, comme la robotique, la modélisation ou la fabrication additive, devient un impératif : c’est en croisant savoirs ancestraux et compétences du futur que l’on pourra bâtir durablement. Face à ces enjeux, former les jeunes générations aux technologies numériques de fabrication, comme la robotique, la modélisation ou la fabrication additive, devient un impératif : c’est en croisant savoirs ancestraux et compétences du futur que l’on pourra bâtir durablement. Cela est désormais possible grâce à la AMI Bâtisseur du Campus des Métiers et des Qualifications de Bâtisseurs de constructions d'avenir portée par Nathalie Millet, comme l’illustre la photo de l’article mettant en avant les réalisations des étudiantes du DN MADE et DSA du lycée LIVET dans le cadre de leurs enseignements.