Rencontre et débat

Autour de Françoise d'Eaubonne

Mercredi 15 mars, à 18 h,
à la Faculté de droit, d’économie et de gestion (13, allée François-Mitterrand, à Angers) – amphi Amande
Sur inscription (s’inscrire)

Dans les années 1970, Françoise d’Eaubonne (1920-2005) a été la première à théoriser l’écoféminisme c’est-à-dire qu’elle articule dans un même combat la lutte contre l’exploitation des femmes et de la planète. Elle s’oppose aussi au capitalisme qu’elle considère comme étant l’apogée du système patriarcal ; la croissance illimitée de la population étant associée à celle de la production et de la (sur)consommation. Selon d’Eaubonne, le rôle attribué aux femmes est de servir les hommes (travailleuse exploitée, servante, gestatrice, éducatrice, objet sexuel). Par conséquent, la libération de ces dernières passe par la libération de leur sexualité, et par la destruction du système économique.

Résistante sous l’Occupation, proche du parti communiste après la Seconde Guerre mondiale, militante de l’indépendance de l’Algérie, elle confonde en 1970 le MLF (Mouvement de libération des femmes), au sein duquel elle anime un groupe « Écologie et féminisme ». Soutien et alliée de la cause homosexuelle, elle participe à la création du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire) en 1971.

Femme de lettres, Françoise d’Eaubonne est l’auteure d’une cinquantaine d’ouvrages (romans, livres jeunesse…), dont une quinzaine d’essais, parmi lesquels Le Complexe de Diane (1951), Le Féminisme ou la mort (1974) ou encore Contre-violence ou La Résistance à l’État (1978).

Une table ronde programmée dans le cadre du Mois du genre, avec Christine Bard, Caroline Goldblum et Anna Trespeuch-Berthelot, permettra d’évoquer son parcours et son empreinte.

  • Caroline Goldblum, historienne, a consacré sa thèse à Françoise d’Eaubonne, et signé en 2019 le livre Françoise d’Eaubonne et l’écoféminisme (Le Passager Clandestin).
  • Anna Trespeuch-Berthelot est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Caen Normandie. Ses travaux portent sur les formes de l’engagement environnemental et la circulation internationale des idées depuis 1945.
  • Professeure en histoire contemporaine à l’Université d’Angers, Christine Bard est spécialiste de l’histoire des femmes, du genre, du féminisme et de l’antiféminisme. Elle a notamment codirigé la rédaction du Dictionnaire des féministes : France, XVIIIe – XXIe siècle, paru aux PUF en 2017.

Le Mois du Genre, c'est quoi ?

Le Mois du Genre est un festival scientifique et artistique qui se tient chaque année à Angers et est porté par un collectif de chercheur·es, d’étudiant·es et de membres du personnel de l’Université d’Angers, en partenariat avec divers espaces culturels comme Le Quai (théâtre), Le Centre national de danse contemporaine, le Chabada (musique), le cinéma Les 400 coups ainsi que des libraires.

Il propose une trentaine d’évènements ouverts à un public francophone large dépassant la communauté universitaire et étudiante angevine, grâce à des rediffusions (captations vidéos, podcast) via un site dédié : https://moisdugenre.univ-angers.fr/

En 2023, le thème retenu est celui de l'écoféminisme.

Le Mois du genre se tiendra du 13 février au 18 mars 2023, avec une pause lors de la semaine de vacances universitaires, du 18 au 26 février.