Rencontre et débat

CinéConf - La Fabrique des contre-récits

Projection du documentaire La Fabrique des contre-récits, de Pascale Obolo

En présence de la réalisatrice Pascale Obolo

9 mars 2022 à 19h

au Qu4tre, Université d'Angers, 4 Allée François Mitterrand, 49100 Angers

Animation : Yvelin Ducotey et Nahema Hanafi 

Cette projection est organisée par la SFR Confluences et le Mois du Genre. 

Entrée gratuite, soumise à inscription préalable. Présentation du pass sanitaire à l’entrée et port du masque obligatoire.

Le film - La fabrique des contre-récits partage le vécu d’expériences de transformation sociale, de luttes contre des discriminations, de déconstruction et reconstruction de soi, d’apprentissage et de désapprentissage, et des difficultés rencontrées dans le parcours de femmes artistes noires dans les institutions et les écoles d’art en Belgique. À travers des trajectoires diverses nous explorons des possibilités de paradigmes sociaux alternatifs, tout en questionnant la manière dont se construisent les narrations quand on parle des femmes, des subalternes, des migrants dans l’histoire de l’art.

Synopsis
L’absence de ne pas être ! De ne pas être à sa place, de l’être nulle part ne permet pas aux artistes racisées de se construire pleinement dans le milieu de l’art. Mais pourtant nombreuses sont celles qui l’ont fait. Se reconstruire, prendre soin de son histoire …malgré l’effacement, la violence du manque de représentation et les micro et macro agressions discriminatoires vécues quotidiennement . Comment ces femmes artistes noires font-elles pour résister ? Continuer à produire des œuvres tout en se sachant invisibles ? Continuer à produire des discours malgré les discriminations subites ? Quelles sont leurs motivations, leurs secrets, leurs peurs, leurs maux, leurs remèdes, leurs batailles, pour pallier à ces injustices, ces inégalités quotidiennes et à l’absence d’être soi ?

À travers les témoignages d’artistes femmes noires participant à l’exposition Through Her/True Her le film questionne le racisme ordinaire et structurel rencontré dans les institutions d’art et les écoles d’art en Belgique. Afin de changer ce paradigme, elles acceptent de se redéfinir et se reraconter depuis une perspective afro-féministe.

Les questionnements sur les pédagogies en école d’art sont très peu prises en compte du point de vue des femmes racisées en Belgique ou France dans le milieu institutionnel. Qu’en est-il des savoirs et des récits situés en école d’art, lieu de fabrique des artistes de demain ?

Enseigner des nouveaux mondes, des nouvelles pratiques artistiques en acceptant et en transmettant des nouveaux récits inclusifs émanant des personnes racisées dont les voix sont réduites la plupart du temps au silence, tel est le but de ce film. « Longtemps nous avons été des sujets d’études. Longtemps on a parlé sur nous sans nous, sans tenir compte de notre présence, de nos voix silencieuses et de notre histoire effacée dans une certaine histoire de l’art universaliste.» Face à ce syndrome la parole a une portée libératrice comme l’affirmait la poétesse Audre Lorde. C’est ce que font ces artistes présentes dans ce film lorsqu’elles témoignent de leur expérience d’être femmes noires dans le milieu de l’art. Elles se libèrent en s’affirmant dans leur singularité.

Fiche du film
Auteure- réalisatrice : Pascale Obolo
Montage: Wilfrid Lekemo
Image: Alexandre Sentier, Tanguy Ndenzako, Obolo Pascale
Sound design: Wilfrid Lekemo
Artistes: Agnès Lalau, Helene Amouzou, Mireille Asia Nyembo, Rokia Bamba,Luna Mahoux, Laura
Nsengiyumva ,Gladys Bukolo
Genre : Documentaire expérimental
Durée : 1H20
Année de production: 2021

Pascale Obolo
Cinéaste /commissaire d’exposition indépendante, rédactrice en chef de la revue d’Afrikadaa.

Née à Yaoundé, Cameroun, elle étudie au conservatoire libre du cinéma Français en section réalisation, puis obtient un master de cinéma à l’université de paris VIII, section cinéma expérimental. Cinéaste féministe, elle a porté son regard sur la place de la femme dans les milieux artistiques. Ses films ont été montrés et primés dans de nombreux festivals. Activiste, son travail interroge les mémoires, l’identité, l’exile, l’invisibilité. Passionnée par les arts visuels Pascale Obolo produit et réalise « des objets filmiques » car elle refuse d’être cataloguée dans un genre cinématographique. Son film Calypso Rose : The lioness of the jungle a remporté en mars 2013 au Fespaco dans la section documentaire : le prix Yennega d’argent. Ses derniers travaux questionnent les archives à travers la construction de récits historiques dans une perspective postcoloniale, autour des représentations visuelles et culturelles de l’histoire politique et économique, à travers la photographie, la vidéo, et la performance. Ses œuvres s’appuient sur un processus de recherche interdisciplinaire, aussi diverses que la danse, littérature, le film, et les sciences humaines. Mes recherches portent sur les différentes pratiques de transmissions des savoirs et les pédagogies décoloniales en art et dans les milieux militants.

Le cycle des CinéConf

Dans le cadre de ses missions de valorisation des recherches en Langues, Lettres, Sciences Humaines et Sociales menées au sein des laboratoires de l’Université d’Angers, la Structure Fédérative de Recherche Confluences a lancé un nouveau cycle de ciné-débats intitulé CinéConf.

Ce cycle met donc en regard le travail des chercheurs et le 7e art dans des rencontres invitant à revoir des films qui questionnent des thématiques contemporaines.

Le format des séances inclut une présentation du film par l’animateur de la séance, le visionnage du film, puis un échange avec un.e chercheur.se faisant se croiser un regard scientifique et une oeuvre filmique.

Le cycle des CinéConf est coordonné par Yvelin Ducotey, Docteur en études anglophones, spécialisé en études filmiques, Université d’Angers