Les plantes hôtes peuvent-elles impacter les interactions entre champignons pathogènes et antagonistes ?

A l'heure actuelle, l'usage de microorganismes ou de composés biactifs naturels représentent des alternatives prometteuses aux produits phytosanitaires conventionnels pour lutter contre les maladies des plantes [3], responsables de lourdes pertes agricoles [4]. Cependant, ces agents de biocontrôle peuvent avoir une efficacité très différente entre le laboratoire (in vitro) et les conditions réelles (sur plante, au champs etc.) [1]. Ma thèse vise à déterminer dans quelle mesure la plante hôte pourrait impacter les interactions entre les champignons pathogènes et les agents de biocontrôle.

Au cours de cette thèse, l’attention a été portée sur Alternaria brassicicola, un champignon pathogène de plusieurs Brassicacées cultivées (comme les choux et le colza) et capable de coloniser les graines [5,6]. Certaines espèces sauvages ont été décrites comme résistantes à cet agent pathogène [2]. Deux hypothèses pourraient expliquer cette résistance :

  • La synthèse de composés de défense toxiques pour A. brassicicola
  • La présence de champignons antagonistes vis à vis d'A. brassicicola

Pour vérifier ces hypothèses, des tests in vitro et in planta ont été menés afin d’évaluer l’impact des composés de défense et des champignons associés aux Brassicacées sauvages sur A. brassicicola. Des expérimentations in vitro ont également été réalisés afin de mesurer l'impact de ces composés de défense sur les souches antagonistes et sur leurs interactions avec A. brassicicola.

 Pour plus de détails, je vous invite à visionner la vidéo ci-dessous ! Cette vidéo a été réalisée dans le cadre de ma troisième année de thèse pour présenter mes travaux à la SFR QuaSaV (Structure Fédérative de Recherche en Qualité et Santé du Végétal).

Cette thèse a fait l’objet de deux articles publiés :


Références :

[1] : Besset-Manzoni, Y., Joly, P., Brutel, A., Gerin, F., Soudière, O., Langin, T. & Prigent-Combaret, C. (2019). Does in vitro selection of biocontrol agents guarantee success in planta ? A study case of wheat protection against Fusarium seedling blight by soil bacteria. PLOS ONE, 14, e0225655, DOI: 10.1371/journal.pone.0225655.

[2] : Cooke, D.E.L., Jenkins, P.D. & Lewis, D.M. (1997). Production of phytotoxic spore germination liquids by Alternaria brassicae and A. brassicicola and their effect on species of the family Brassicaceae. Annals of Applied Biology, 131, 413–426, DOI: 10.1111/j.1744-7348.1997.tb05169.x.

[3] : Lewis, J.A. & Papavizas, G.C. (1991). Biocontrol of plant diseases: the approach for tomorrow. Crop Protection, 10, 95–105, DOI: 10.1016/0261-2194(91)90055-V.

[4] : Peng, Y., Li, S.J., Yan, J., Tang, Y., Cheng, J.P., Gao, A.J., Yao, X., Ruan, J.J. & Xu, B.L. (2021). Research progress on phytopathogenic fungi and their role as biocontrol agents. Frontiers in Microbiology, 12, 670135, DOI: 10.3389/fmicb.2021.670135.

[5] : Pochon, S., Terrasson, E., Guillemette, T., Iacomi-Vasilescu, B., Georgeault, S., Juchaux, M., Berruyer, R., Debeaujon, I., Simoneau, P. & Campion, C. (2012). The Arabidopsis thaliana-Alternaria brassicicola pathosystem: a model interaction for investigating seed transmission of necrotrophic fungi. Plant Methods, 8, 16, DOI: 10.1186/1746-4811-8-16.

[6] : Nowicki, M., Nowakowska, M., Niezgoda, A. & Kozik, E. (2012). Alternaria black spot of Crucifers: symptoms, importance of disease, and perspectives of resistance breeding. Journal of Fruit and Ornamental Plant Research, 76, 5–19, DOI: 10.2478/v10032-012-0001-6.