Vincent Guen, à l’équilibre de nos cellules

Publié par EchoSciences Pays de la Loire, le 22 mars 2024   910

Qu’iels se consacrent à la biologie, à l’informatique, aux mathématiques ou à d’autres domaines, les chercheuses et chercheurs ligérien·ne·s contribuent activement à élargir les horizons de la recherche en Pays de la Loire. Nous sommes donc partis à leur rencontre aux quatre coins de la région pour rencontrer des scientifiques remarquables. À travers ces portraits imagés, vous découvrirez des chercheuses et chercheurs engagé·e·s et passionné·e·s.

Vincent Guen est chercheur INSERM au Centre de recherche en Cancérologie et Immunologie Intégrée Nantes Angers. Récemment lauréat du dispositif « Étoile Montante » de la Région Pays de la Loire, il étudie la biologie de la plasticité cellulaire et du cil primaire. Avec son groupe, ils travaillent sur le fonctionnement du cil primaire et comment des dysfonctionnements mènent à des maladies comme des ciliopathies ou des cancers.

Vincent Guen dans son laboratoire à l'Institut de Recherche en Santé de Nantes

Enfant, Vincent Guen rêvait de devenir un super-héros, déterminé à mettre ses compétences au service des autres et de l'intérêt général. S’il n’est pas devenu super héros, il a trouvé une vocation qu’il lui permet aujourd’hui de s’engager : chercheur. En grandissant, sa fascination pour la science s'est éveillée, nourrissant sa soif de compréhension. « Comprendre et observer le vivant, c’est ce qui m’a motivé à devenir scientifique et chercheur » À travers le prisme de la biologie, il aspirait à trouver des réponses à ses questions. « Comment une cellule unique peut donner naissance à un organisme multicellulaire ? Comment les écosystèmes peuvent-ils résider à l’équilibre ? » C'est grâce à la recherche scientifique qu'il a découvert les réponses à ces questions qui le fascinaient tant. Aujourd'hui, son parcours professionnel lui ouvre la porte pour contribuer, à son échelle, à l'avancement des connaissances en médecine.

Depuis maintenant 12 ans, Vincent Guen se passionne pour l'étude des cils primaires, un intérêt éveillé au cours de sa thèse à la station biologique de Roscoff. À cette époque, son travail portait sur l'identification des bases moléculaires et cellulaires d'une maladie génétique du développement : le syndrome STAR. Il met en lumière que ce syndrome résulte d'une malformation des cils primaires. Une maladie appelée ciliopathie qui est due à un dysfonctionnement de ces antennes cellulaires.

Mais qu’est-ce qu’un cil primaire ? Souvent, nous pensons aux cils de nos paupières, visibles à l’échelle macroscopique. Mais les cils primaires sont microscopiques, invisibles à l’œil nu. Ils agissent comme des antennes, présentes à la surface de nombreuses cellules. En tant que décodeurs de signaux, leur rôle crucial consiste à transmettre des informations aux cellules du corps. Par exemple, en cas de dommage d’un de nos tissus, ils signalent aux cellules de se multiplier et de se diviser pour la régénérer. Ainsi, ces cils primaires se révèlent être des acteurs indispensables à l'équilibre du système corporel humain.

L'équipe CP2C étudie des causes et des vulnérabilités de maladies liées à des dysfonctions ciliaires.

Le travail de recherche mené par Vincent Guen et son groupe de jeunes scientifiques se concentre sur l'étude des mécanismes de développement du cil primaire, en mettant particulièrement l'accent sur les dysfonctionnements susceptibles de survenir. Pourquoi s'intéresser aux dysfonctionnements ? Parce que leur occurrence peut conduire au développement de maladies du développement, de maladies génétiques, et parfois même de cancers. Bien que ces affections soient souvent considérées comme rares, leur prévalence élevée les rend plus fréquentes qu'on ne le pense.

Imagerie de biologie et de génomique

Vincent Guen s'attache donc à élucider les mécanismes par lesquels ces dysfonctionnements peuvent être à l'origine de la formation de cellules cancéreuses. L'objectif ultime de ses recherches est de dégager des solutions visant à cibler ces anomalies, avec le développement d'outils pharmacologiques capables de les limiter. En somme, son travail s'emploie à ouvrir des perspectives prometteuses pour la compréhension et le traitement de ces affections. Un engagement qui s'étend à l'échelle internationale, avec des collaborations à divers niveaux, notamment avec le MIT (Massachusetts Institute of Technology), où Vincent a accompli son post-doctorat. « En science, nous partageons tous des bases de connaissances communes », souligne-t-il. Ces échanges avec d'autres laboratoires revêtent une importance pour faire progresser la recherche.

Bénéficiant du soutien de la Région des Pays de la Loire grâce au dispositif "Étoiles Montantes", Vincent Guen a réussi à constituer un véritable groupe de recherche. Il nourrit l'ambition de poursuivre ces développements afin de pouvoir accéder à terme à des financements plus importants. Cette initiative témoigne de sa détermination à élargir les horizons de la recherche, favorisant ainsi l'émergence de découvertes novatrices et l'avancement significatif de la compréhension scientifique dans son domaine.

Article écrit par Maéna Gérault pour EchoSciences Pays de la Loire